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10/10/2014

Etude Statistique sur les Nantais non inscrits au Monument aux Mort

Au-delà des 5832 noms inscrits sur les Tables Mémorielles de Nantes (http://www.archives.nantes.fr/PAGES/DOSSIERS_DOCS/monument_aux_morts/page2_listes.html), qui font office de Monument aux Morts de la commune, il existe 536 autres noms, qui sont fournis par la Base Gabory, ainsi qu’à partir de relevés personnels.

Ces 536 noms sont pour la plupart des non Morts pour la France, mais ils sont tous décédés, directement ou indirectement des conséquences de la Grande Guerre. Le fichier est bout de ce lien : Liste Générale.xls

L’amplitude chronologique de cette étude s’étend du 07/09/1914 au 11/12/1925.

Chacun de ces noms a fait l’objet d’une recherche systématique sur le site des Archives Départementales de la Loire Atlantique, pour obtenir des informations à partir des fiches matricules(http://archives.loire-atlantique.fr/jcms/chercher/archive...)

A partir de cette étude, deux grandes tendances se dessinent : les militaires réformés et les militaires non-réformés.

Au-delà, une étude peut être menée sur les décès après 1919, afin de mettre en relief la surmortalité masculine, après la date officielle de la fin des combats sur le front occidental.

Sur les 536 noms recensés, 270 sont des militaires réformés, soit 50,37%. Le fichier nominatif est au bout de ce lien : Liste Générale Réformés.xls

Evolution des décès  Réformés.JPG

Au-delà de l’année 1918, ce sont les années 1920, 1921 et 1922 qui accusent le plus grande nombre de décès. Cela met en relief une nette surmortalité masculine après-guerre pour la commune de Nantes.

La moyenne d’âge de décès de ces militaires réformés est assez basse avec 34 ans.

Intéressons nous maintenant aux causes des réformes qui sont le plus souvent aussi la cause des décès.

Tableau Cause Réforme.JPG

Graphique Cause Reforme.JPG

 Avec 43,33%, la tuberculose pulmonaire est la première cause de réforme et de décès.

Il ne faut pas perdre de vue que la tuberculose était très répandue en France avant la Première Guerre Mondiale.

La population jeune était très touchée et la plupart avait fait une primo infection spontanée. Guérie dans 90% des cas, le bacille reste tapi, vivant, dans un ou deux ganglions lymphatiques.

Dès que l’immunité baisse, la tuberculose se réactive et devient « une tuberculose maladie ».

 

A l’époque, il n’est donc pas étonnant que des soldats ayant vécu dans des conditions particulièrement dures aient baissé leur garde immunitaire et réactivé cette infection latente.

 

Les symptômes :

Température, altération de l’état général, difficultés respiratoires allant jusqu’à la pneumonie.

Création de cavités pulmonaires.

Affectations osseuses.

Affectations organiques y compris du cerveau.

 

 

Contagiosité :

La contagion se fait par voie aérienne : toux et expectorations.

Entre 1894 et 1902, sur un contingent de 4 millions d’hommes déjà incorporés, l’administration militaire  en a rayé 36000, réformés ou morts, pour raison de tuberculose.

Or avec le besoin permanent d’hommes, la plupart des tuberculeux réformés en temps de paix sont incorporés ou « récupérés » par la France en guerre.

Les conditions de vie au front sont idéales pour que la maladie s’aggrave ou se transmette à d’autres.

Les catégories de réformés :

Il existe deux catégories de réformés.

Les militaires ayant contracté la maladie au service commandé bénéficient de la « réforme n°1 » avec pension.

Les militaires dont la maladie était antérieure à l’incorporation sont « réformés n°2 » sans pension.

Comme énoncé précédemment, il est difficile de savoir si les militaires réformés ont attrapé la tuberculose au front compte-tenu des conditions sanitaires déplorables ou les dites conditions sanitaires n’ont fait qu’accélérer un processus déjà engagé.

Paradoxalement les blessures de guerre et handicaps associés ne représentent « que » 7% des soldats réformés.

Ce qui est tout à fait remarquable est le laps de temps relativement faible entre la réforme et le décès qui s’élève à 2,6 années.

 

Quant aux militaires non-réformés, ils sont 266, soit 49,63%. Le fichier nominatif est disponible au bout de ce lien : Liste Générale Non Réformés.xls

Inconnue

128

Tué à l'ennemi

41

Maladie

10

Détention

8

 

Graphique Cause Non Reforme.JPG

A la lecture de ce graphique, il apparaît clairement que pour 48% des soldats non-réformés, nous ne connaissons pas la cause du décès.

Quant aux tués à l’ennemi, ils sont 41, mais ne figurent pas au Monument aux Morts de Nantes, pour des raisons qui m'échappent encore.

 

Evolution des décès  Non Réformés.JPG

Quelque soit la cause, on note une forte proportion des décès des militaires non-réformés entre 1918 et 1920, soit deux années après la fin des hostilités sur le front occidental.

Comme pour les militaires réformés cela représente une nette surmortalité masculine après la fin des combats.

 

Qu’il s’agissent des militaires réformés ou non-réformés, on a pu noter à travers cette brève étude statistique, une forte surmortalité à partir de 1919. Les effets de la guerre se sont faits sentir à Nantes, au moins jusqu’en 1925.

Les militaires décédés après 1919 sont 292 sur 536, soit 54,48%

189 réformés soit 64,72%.

103 non-réformés soit 35,28%.

Parmi les causes de décès, nous retrouvons la tuberculose pulmonaire avec 96 cas, les conséquences de la captivité de guerre avec 10 cas et les blessures de guerre, avec 8 cas.

Ces 3 causes représentent 60% des décès.

 

Après cette étude des 536 noms des militaires nantais non inscrits au Monument aux Morts de Nantes, dont la plupart son issus de la Base GABORY, il en ressort que :

 

-1- Plus que 50% d’entre-eux sont des militaires réformés parmi lesquels la tuberculose pulmonaire a fait des ravages.

 

-2- Quant à ceux qui n’ont pas fait l’objet d’une réforme, la cause du décès est plus difficile à déterminer.

 

-3- Ces chiffres ont mis notamment en lumière la surmortalité consécutive à la guerre, qui se fait ressentir jusqu’en 1925.

 

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